« Surtout... surtout... sois indulgent. Hésite sur le seuil du blâme. On ne sait jamais les raisons, Ni l’enveloppe intérieure de l’âme, Ni ce qu’il y a dans les maisons, Sous les toits, entre les gens. » Jean Cocteau
Qu’est-ce que l’approche systémique en thérapie ?
Avant tout, il s’agit de reconnaître la complexité des choses. L’être humain appartient à une famille, à une histoire, à une culture, à un environnement social, naturel… avec lesquels il agit en interaction. Ces relations ne sont pas linéaires mais circulaires : il y a rarement une seule cause et une même conséquence. En tant que thérapeutes, nous nous adressons à un individu qui fait partie d’un système, et aux systèmes d’individus que sont la famille et le couple, considérant, de plus, faire nous-mêmes partie du système thérapeutique. Ces systèmes forment davantage que la somme des individus qui les constituent : ils ont leur organisation, leur dynamique, leur manière d’être en équilibre ou de changer.
Ainsi, nous nous intéressons au contexte familial et social des personnes, au fonctionnement des couples, des familles, à leurs compétences et ressources, à leurs besoins de stabilité et leurs capacités de changer. Nous interrogeons les valeurs, les rôles, les règles de vie, les modes de communication, la manière de se différentier les uns des autres, l’histoire familiale, les solutions déjà trouvées. Nous avons à cœur de ne pas proposer de modes d’emploi, de solutions toutes faites, de grilles de normalisation, et nous engageons à ce que chacun, chaque couple, chaque famille puisse trouver son propre chemin, ses propres solutions aux côtés d’un thérapeute qui les accompagne un petit bout de leur chemin.
Conte "Le Fardeau"
Un derviche, au souk, un matin, se promène parmi les ânes, les passants, les cris des marchands. Il croise une femme courbée sous une charge originale : une lourde porte en bois dur. L’homme s’étonne. Il lui demande :
- Bonne dame, puis-je t’aider ?
- Non. Ote-toi de mon chemin.
- Où vas-tu, ainsi accablée ?
- A mon cours de méditation.
- Avec ta porte sur le dos ?
- Et où veux-tu que je la mette ? J’ai chez moi des objets d’une grande valeur, bijoux, tapis anciens, que sais-je ? Mon mari m’a dit ce matin, avant de partir au travail : « Prends garde, Fahima, que personne surtout ne passe cette porte ! » Et donc je l’ai prise avec moi. Pour que personne ne la passe.
- Madame, répond le derviche, je peux t’enseigner, si tu veux, comment cesser de te charger de cet inutile fardeau.
- Non, ce n’est pas ce que je cherche. Mon seul souci, en vérité, est de savoir par quel moyen rendre cette porte moins lourde.
- Cela, dit l’homme, je l’ignore. Adieu, madame.
- Adieu, monsieur.